"— Seulement les singes attrapent cette maladie.
— Pourtant ce sont les gens qui apportent le virus", premiers mots de la pièce : 1970.
Je m'assois dessus /
Je n'ai rien vu, de toute façon, je regardais ailleurs /
J'enfile une combinaison étanche / Je m'enfuis en hurlant / Je me promène avec mon chien, nous avons la conscience tranquille / Je me mets au lit et je me parle / Je rentre chez ma mère / Je. Tu. Il. Elle.
Trucs et accessoires à portée de chacun, pour ignorer ce qui se passe quand les gens tombent comme des mouches autour de soi.
Les comédiens sont priés de laisser la psychologie au vestiaire : on n'est pas sur une scène.
On est à l'orchestre débarrassé de ses fauteuils,
un grand tatami déroulé sur le parquet
et la valse viennoise pour s'envoyer valser.
Jeux de massacre
15 représentations, salle des Orphéonistes (Théâtre d'Arras), juin 1987




Divers
Dessins préparatoires GOTSCHO

Avis d'un metteur en scène
« Jouer Ionesco. Un jeu de massacre qui émeut malgré la sobriété des moyens, présenté dans une salle de répétitions, sur des tapis de gymnastique. Parvenir par les émotions et le jeu à transformer celle-ci, qu’elle devienne un univers habité, investie par une quinzaine de jeunes acteurs se partageant tous les rôles, on comprend que quelque chose s’est passé, quelque chose de profond, d’unique et qui mérite que notre curiosité de spectateur se laisse prendre par le jeu lumineux qui se dégage…
On sort ému de ce jeu auquel on a participé, fragilisé, troublé intérieurement…
Thomas Gennari a réussi avec ses comédiens à élever le théâtre dans le respect d’une cérémonie ; les événements se sont enchaînés et nous ont pris comme lors d’une procession dangereuse, un labyrinthe qui nous a menés au gouffre de l’absurde.
J’ai cru sentir un moment que le théâtre et son apprentissage ne pourront jamais cesser d’être ; que lorsque l’amour de cet art se transmet de cette façon, on ne désire que voir se renouveler plus souvent ces excellents moments.»
Antoine Juliens, metteur en scène












